Patrimoine vivant Wallonie-Bruxelles


Le Tour Sainte GertrudeLe Tour Sainte Gertrude

  • « J'avais 6 ans c'est mon père qui m'a initié... »
  • « Tout le monde est heureux, personne ne se dispute pendant le Tour ! »
  • « Les Allemands ont détruit l'église, et maintenant d'être là en paix pour moi c'est une grande chose » Tour Sainte Gertrude 2012, un pèlerin allemand

C'est quoi ?

Prière contre les rats

« Rats et rates, au nom du grand Dieu vivant,
de la bienheureuse Sainte Vierge et de la bienheureuse Sainte Gertrude,
je vous conjure de sortir d’ici et de vous en aller dans les bois.
Souvenez-vous de Sainte Gertrude ».

Alison JONES. Les Saints. Ed. Bordas p130.

Le Tour Sainte-Gertrude est une procession traditionnelle, de plus ou moins 15 km, autour de Nivelles. Le chemin de cette marche « folklorique » est identique, en tout cas depuis 1276 (première mention écrite), car le Tour devait être bien antérieur à cette année. Il passe toujours à travers les mêmes champs, traverse les routes situées sur son chemin, fait ouvrir les propriétés construites sur son parcourt.

La Légende dorée rapporte que les abbesses et les chanoinesses, pour suivre les traces de sainte Gertrude, entreprenaient régulièrement un long périple hors les murs de l’abbaye pour rencontrer les fermiers, les pauvres et les malades.

De grand matin, les pèlerins accompagnent le char, du XVe siècle, portant les reliques de la sainte qui reposent dans une châsse moderne sculptée par Félix Roulin.

La rentrée actuelle est une approche du Tour en costume du XVe siècle. Le cortège débute, comme à l’époque, avec les autorités en place par ordre de préséances. Le rang de chacun a un sens et est réglementé. L’abbesse, les baillis, moniales, canonniers, arbalétriers, … sont accompagnés des géants, de leur ménagerie (lion, dragon, chameau, aigle, licorne) et de musiciens.

Le Tour représente un acte de ferveur pour les pèlerins et un hommage rendu par toute la population, sans distinction d’opinion, à la fondatrice et patronne de Nivelles.

En mai 2004, le Tour Sainte-Gertrude a été proclamé "Chef d'œuvre oral et immatériel du patrimoine de la Communauté française".

Pèlerins accompagnant la châsse © Ooh ! Collective
Pèlerins accompagnant la châsse © Ooh ! Collective

Sainte Gertrude de Nivelles

Sainte Gertrude nait vers 626. Fille de Pépin le Vieux dit de Landen, Maire du Palais du roi Dagobert1er, issu de la noblesse franque (ancêtre de Charles Martel, Pépin le Bref et Charlemagne) et d’Itte, princesse d’Aquitaine.

Après la mort de son père, sa mère, sous les conseils de l’évêque saint Amand, transforme son palais en monastère double (hommes et femmes, c’est exceptionnel) et y installe sa fille Gertrude comme première abbesse. À peine dans sa vingtaine, elle gouverne avec sagesse le monastère, recherchant la connaissance dans les Saintes Écritures. D’où sa représentation classique avec une Bible ouverte et une crosse d’abbesse.

Elle s’occupe beaucoup des pauvres, des malades et mène une existence de privations et de prières. Les nombreux jeûnes l’affaiblissent. Selon la tradition, elle meurt à l’âge de 33 ans.

Ses reliques furent placées dans une première châsse carolingienne. Celle-ci fut portée par l’empereur Henri III du Saint-Empire germanique. En 1296, les ossements furent transférés dans une magnifique châsse gothique d’or, d’argent et de pierreries dont on peut admirer les restes dans la collégiale. Celle-ci fut en partie détruite par le feu, résultat d’une bombe incendiaire, en mai 1940. Les reliques se trouvent toujours dans la collégiale. En 1982, elles ont été translatées dans la nouvelle châsse de Felix Roulin, sculpteur-bronzier, qui a aussi œuvré à Maubeuge pour la châsse de sainte Aldegonde.

Succédant à certains miracles, le culte de sainte Gertrude se répand directement et rapidement dans toute l’Europe. Les pèlerins affluent de plus en plus, ceci en raison des deux chemins de Compostelle venant du nord, qui passent par Nivelles pour rejoindre Paris. La foule de pèlerins va modeler l’architecture de l’abbaye pour aboutir à la collégiale romane actuelle. Une ville forte se développe autour du monastère dès le XIIIe siècle.

À l’origine, sainte Gertrude protégeait les personnes souffrant de la vue, de la maladie du charbon (anthrax) et les paralytiques, puis on étendit son soutien aux voyageurs et on fit appel à elle pour se protéger contre les petits rongeurs des champs. On ajoute à présent, et c’est très nouveau, qu’elle est la protectrice des chats.

Naguère, selon les historiens, l’archange saint Michel était l’un des saints patrons de la ville de Nivelles. Le jour de la fête du saint, une messe en son honneur était célébrée. Celle-ci était suivie d’une procession à caractère traditionnel, religieux et populaire.

Sainte Gertrude © Ooh ! Collective
Sainte Gertrude © Ooh ! Collective

Ça se passe où ?

Le Tour Sainte-Gertrude se déroule dans la Province du Brabant wallon, à Nivelles. La ville s’est édifiée autour d'une abbaye noble fondée au VIIe siècle qui, fait rarissime en Europe, abritait un ordre double dirigé par une femme qui régit et la ville et l’abbaye pendant douze siècles. Les reliques de sainte Gertrude reposent dans la collégiale romane Sainte-Gertrude.

Pèlerins accompagnant la châsse © Ooh ! Collective
Pèlerins accompagnant la châsse © Ooh ! Collective

C'est quand ?

Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, la procession en l'honneur de sainte Gertrude se déroulait toujours le 29 septembre, jour de la Saint-Michel.

Aujourd'hui, il a toujours lieu le dimanche qui suit la Saint-Michel et le jour du saint si celui-ci tombe un dimanche.

En 2026, on célébrera le 750e Tour dédié à la sainte de Nivelles.

Déroulement du Tour :

5 h 00 Transfert de la châsse contenant les reliques de sainte Gertrude sur le char.

6 h 30 Messe : les pèlerins suivent la messe pendant qu’on attèle 6 chevaux brabançons (de labour et de couleur grise), en file indienne. Chacun achète son bâton de pèlerin en coudrier (noisetier) qui a la propriété d'écarter les rongeurs. Ce stick est orné des couleurs de l’abbaye de Nivelles (bleu-blanc-rouge) devenues les couleurs de la ville de Nivelles.

6 h45 Au son des cloches sonnant à la volée, le Tour démarre, accompagné d’une fanfare interprétant de vieux airs traditionnels de procession. Le Tour suit toujours le même chemin, à travers champs, sur le macadam, dans une propriété privée.

Les pèlerins par milliers reviennent au centre de Nivelles, vers la fin de la matinée.

15 h30 Rentrée solennelle du Tour. Averti par l’appel des cloches, le public se rassemble pour assister à la cérémonie. Le cortège démarre avec les édiles de la ville escortés par les géants et la ménagerie. Suivent les groupes en costumes d’époque : les hérauts, le grand Bailly, l’abbesse, les chanoinesses, les canonniers, les arbalétriers, les archers. Puis viennent, portées sur les épaules, les châsses d’autres bienheureux et saints de Nivelles : Pépin l’ancien (maire du palais du roi Dagobert), Itte d’Aquitaine, Marie de Nivelles (dite d’Oignies), Wulfertrude, la nièce de sainte Gertrude, deuxième abbesse de Nivelles, et in fine le char de procession du XVe siècle paré de fleurs, portant la châsse de sainte Gertrude. Les chevaux sont montés par des garçons de 5 ans vêtus comme des anges.

Et pour la petite histoire

La liste d’attente pour ces enfants est si longue qu’il est conseillé de les inscrire avant leur naissance. Les chevaux brabançons viennent des fermes qui appartenaient à l’abbaye. Le conducteur des chevaux, le chargé du frein du char etc., sont toujours des personnes qui, par tradition, proviennent de la même famille depuis des générations.

Pompiers préparant la châsse © Ooh ! Collective
Pompiers préparant la châsse © Ooh ! Collective

Un brin d’évasion

Le tour de la Houpa dans cérémonie juive du mariage

Dans la tradition juive, le mariage est célébré selon de nombreuses coutumes et lois qui ont pour but de traduire symboliquement les obligations religieuses, morales et matérielles des futurs époux.

Le mariage est célébré sous la Houpa qui est un dais nuptial. Elle est composée d’une étoffe soutenue par quatre montants dont les quatre côtés sont ouverts en signe d’hospitalité. Elle symbolise le foyer que doit construire le couple après le mariage. Elle n’est pas meublée afin de montrer que l’important ne se situe pas dans le matériel.

Chez les Achkénazes, la Houpa doit être placée directement sous le ciel, afin que rien ne vienne interférer entre Dieu et le couple. Les synagogues sont parfois dotées d’un toit qui peut s’ouvrir à cet effet, mais beaucoup de mariages se célèbrent à l’extérieur.

Le marié voile le visage de sa future épouse, symbolisant ainsi qu’il l’aime pour autre chose que sa beauté extérieure.

L’avancée vers la Houpa prend différentes formes selon les communautés. Le mari sera emmené le premier sous la Houpa qui représente ses habits ou sa maison. Lorsque la fiancée y entre, c’est comme si l’homme lui offrait maison et vêtements, symbolisant ainsi l’une de ses responsabilités.

Chez les Achkénazes, la fiancée et ses parents ou amis font sept fois le tour de la Houpa avant que la jeune femme y pénètre.

Une fois sous la Houpa, les futurs époux prennent un temps pour réfléchir à ce qu’ils vont réaliser par eux même, au changement de leur réalité.

La cérémonie est ensuite composée de deux phases qui se suivent, celle des fiançailles et celle du mariage où les bénédictions y sont primordiales.

C'est également sous la Houpa que l’homme passe l’anneau au doigt de sa femme.

Un brin d'histoire

Histoire de Nivelles

Au cœur du plateau brabançon, Nivelles est sise dans un méandre de la Thines […]. Sur les pentes des plateaux vallonnés qui bordent la vallée et entourent la ville, l'occupation humaine est attestée dès la préhistoire. Les premiers agriculteurs du Néolithique y trouvèrent, après défrichement, des terres limoneuses fertiles et aisément cultivables. Cette vocation agricole se vit confirmée par la suite. À l'époque gallo-romaine plusieurs « villas », modestes ou plus importantes exploitent ces terres. Plus tard, celles-ci font partie de l'Austrasie franque et Pépin le Vieux (Pépin de Landen), maire du palais du roi mérovingien Dagobert Ier, y possède un vaste domaine.

L'histoire de Nivelles commence avec la fondation d'une abbaye sur ce domaine au milieu du VIIe siècle, après la mort de Pépin, par Itte d'Aquitaine, son épouse ; la première abbesse en est leur fille, Gertrude. L'entreprise est soutenue par saint Amand, évêque de Maastricht, et par des moines irlandais. D'emblée, cette communauté de femmes et d'hommes se pourvoit de trois églises et se voit dotée de nombreuses possessions proches ou lointaines. Après la mort de Gertrude, vers 659, un culte se développe autour de sa tombe et connaît un grand rayonnement, attirant de nombreux pèlerins dans l'église qui l'abrite et qui sera agrandie plusieurs fois, pour être finalement remplacée par la collégiale romane. Au fil du temps, l'abbaye prend une importance croissante. Des liens privilégiés la lient à la dynastie carolingienne, par l'accession au trône de Pépin le Bref, arrière-petit-neveu de Gertrude, suivie du sacre de son fils Charlemagne, puis avec la dynastie des empereurs germaniques ottoniens, fondée en 962 par Otton Ier.Sans doute au IXe siècle, la communauté se sécularise pour prendre le statut de chapitre double de chanoinesses et de chanoines, qui ne prononcent pas de vœux, peuvent posséder des biens personnels et suivent une règle peu contraignante. Ce chapitre séculier est dit noble : pour les chanoinesses, le recrutement se fait dans l'aristocratie. […] Placée sous l'autorité de l'abbesse, l'institution se maintiendra jusqu'à sa suppression en 1798.

L'abbaye est aussi le centre d'exploitation d'un vaste domaine, elle a ses caves, ses granges, ses greniers. Autour de ce noyau abbatial, un marché s'organise, qui se tient aujourd'hui encore au pied de la collégiale, artisanats et petites industries se développent. […] Progressivement prend naissance ce qui deviendra une ville marchande importante du duché de Brabant. Elle voit l'apogée de son développement au XIIIe siècle, où elle se dote d'une muraille d'enceinte et compte onze paroisses, couvrant ville et campagne. Ce siècle est aussi celui de conflits importants de juridiction, entre l'abbesse, le duc de Brabant et les bourgeois et métiers de la ville qui cherchent à s'émanciper de ces autorités seigneuriales.

Ensuite, Nivelles décline au profit d'autres villes brabançonnes. Au XVe siècle, lorsque les ducs de Bourgogne deviennent ducs de Brabant, elle est une localité secondaire, mais le rayonnement du chapitre reste important et attire de nombreuses fondations religieuses : couvents, refuges d'abbayes, institutions charitables. Au siècle suivant, la ville est prise comme tous les Pays-Bas dans la tourmente des guerres de religion. Dernier épisode en 1580 : la ville occupée par les Gueux est reprise par les troupes espagnoles. Ce siège nous vaut le plus ancien plan de la ville connu à ce jour. […] En 1796, le Directoire ferme les derniers couvents et fondations religieuses, et finalement le chapitre, en 1798. Nivelles forme alors, avec les quatre villages, le 21e canton du département de la Dyle. Deux ans après le Concordat de 1801, un décret institue trois paroisses et la collégiale est rendue au culte. […] À partir de l'indépendance belge, Nivelles se réveille, avec le développement des institutions scolaires, l'établissement des liaisons ferroviaires, puis l'arrivée de l'industrie lourde.[…] Durement atteint par le bombardement du 14 mai 1940, le centre ville se reconstruit après la guerre. En 1956, Nivelles amorce un tournant important : la création du parc industriel, un des tout premiers du pays, vient relancer le développement économique et compenser le déclin de l'industrie lourde qui conduit à la fermeture de « La Brugeoise et Nivelles » en 1988. L'entité s'ouvre à la modernité et accueille une population toujours croissante tout en conservant un patrimoine et un cadre de vie de qualité.

D’après Martine OSTERRIETH, Conservateur du Musée communal d’Archéologie, d’Art et d’Histoire

Le patrimoine de Nivelles – Carnet du Patrimoine n°74 – Institut du patrimoine wallon.

Collégiale Sainte-Gertrude de Nivelles © Ooh ! Collective
Collégiale Sainte-Gertrude de Nivelles © Ooh ! Collective

Un brin de poésie

« O dames de Nivelles, abbesses et princesses du Saint-Empire, portant l’hermine et la crosse, héritières de Madame Sainte-Gertrude, qui passiez à la fois mondaines et pieuses, dans vos carrosses aux essieux lourds, que n’ai-je été le diacre qui vous donnait à baiser le livre des Évangiles, que n’ai-je été le juré qui recevait votre serment, que n’ai-je été l’un des deux gentilshommes qui déployaient, au-dessus de vos têtes, l’ample tapis de satin d’or !... ».

Charles ANCIAUX, Cinquante ans de vie nivelloise

Chronique du siècle écoulé par un enfant de Nivelles : 1860-1910 - Bruxelles : Éditions des Cahiers corporatifs, 1939.

« Il y a des villes tristes et des villes gaies, Nivelles est dans la catégorie de celles-ci… Cette gaieté ne se concentre pas uniquement, comme une précieuse essence, au caractère des habitants ; elle se volatilise par l’air et s’infuse jusque dans la topographie pittoresque des rues, la dégringolade des toits sur les pentes, la curieuse physionomie de toutes ces petites façades irrécusablement rieuses…»

Camille LEMONNIER - La Belgique. Bruxelles : A. Castaigne, 1903.

Nouvelle édition revue et modifiée.

Disponible en ligne sur le site : http://www.escapages.cfwb.be

Prière à sainte Gertrude

Dieu notre Père,
Dans ton amour infini,
Tu as appelé Sainte Gertrude à suivre ton Fils.
Sans regarder en arrière,
Elle a répondu à ton appel
En se donnant totalement à Lui et à ses frères.
Accorde-nous, dans l'Esprit-Saint,
Et par l'intercession de Sainte Gertrude,
De nous livrer au Seigneur et à nos frères
Dans une charité sincère et généreuse
Pour la gloire de Ton Nom.
Nous Te le demandons
Par Jésus le Christ notre Seigneur
Amen.

Extrait du livre de Jean HAMBLENNE. Saintes et saints de Belgique au 1er millénaire. Edition Altaïr.

Petit abécédaire

GÉANTS DE NIVELLES : Un des géants processionnels est attesté dans les comptes de la Ville, avant 1367. Le géant Argayon, marié tardivement avec l’Argayonne, a un fils Lolô. Au XVIIe, la famille est au complet Ils escortent, accompagnés de la ménagerie composée d’animaux fabuleux, la procession de la rentrée du Tour.

CHÂSSE GOTHIQUE : C’est suite à la vénération de plus en plus importante des reliques de la sainte que l’abbesse Élisabeth de Brugelette en 1272 commande à deux orfèvres une nouvelle châsse. (Colay de Douay et Jakemon de Nivelles).

Ils la réalisèrent en 1298 et elle fut pendant près de sept siècles et demi un des plus grands chefs-d’œuvre de l'orfèvrerie médiévale. Elle est partiellement détruite lors du bombardement de 1940.

Le reliquat (+/- 50 %) est visible dans la chapelle tribune Sainte-Gertrude, il fut exposé à Paris au Grand Palais et au Musée du Moyen âge de Cluny.

CANONS DE NIVELLES : L’abbesse était maire de Nivelles, juge suprême (basse et haute justice) et chef de l’armée. De l’armée, il subsiste l’artillerie de Nivelles. Quatre canons au nom wallon : Rif tout dju (tire tout droite tout), Broc-à-l’haye (pénètre dans la haie), Espontôle (épouvantail), Inradjî (enragé).

MARIE DE NIVELLES, DITE D’OIGNIES : (1177-1213) - 2e saint patron de Nivelles, par décret papal en 1962.

Anciennement, Marie était appelée de Nivelles. Née à Nivelles, marié à 14 ans, elle décide avec l’accord de son mari, de donner tous leurs biens aux pauvres et de se retirer à la maladrerie extramuros de la ville. Par les soins qu’elle prodiguait à la léproserie (Willambroux) des miracles surviennent à son intercession. Devenue trop célèbre, préférant une vie de solitude, de mortifications et de renoncements, elle quitta Nivelles 6 ans avant sa mort. Elle s’installa dans un béguinage qui aidait les chanoines du nouveau prieuré d’Oignies (1192). Ces béguines servaient entre autres comme blanchisseuses.

On représente Marie d’Oignies souvent avec des scarifications. Ses reliques reposent, à Nivelles, dans une châsse de 1608, exécutée par l'orfèvre Henri Libert. Celle qui avait donné tous ses biens aux pauvres de Nivelles repose dans l’ancien oratoire d’un ordre pauvre, les récollets.

JEAN DE NIVELLES : Djan-Djan, pour les Nivellois, orne la tourelle sud de la collégiale. C’est un jacquemart du XVe siècle qui parait-il fut offert par Charles le Téméraire à la ville de Nivelles. Symbole de Nivelles, cet automate sonne les heures et les demis. Il est accompagné d’une ritournelle en wallon, faisant office d’hymne de Nivelles.

Vive Djan-Djan, (bis)
C’est ‘l pus vi ome dè Nivèles C’est plus vieil homme de Nivelles

Vive Djan-Djan, (bis)
C’est’l pu vi de nos abitants C’est le plus vieux de nos habitants

MÉNAGERIE : Ce sont les animaux singuliers qui accompagnent les géants à la rentrée solennelle du Tour Sainte-Gertrude. Ce sont depuis le XVIe siècle le dragon et le cheval Bayard. À partir du XVIIe siècle, le cheval-Godet, l’aigle, le lion, la licorne, le chameau assistent aussi à la procession.

Certains animaux représentent les Serments de Notre Dame : la licorne accompagne les arbalétriers, l’aigle les archers, le chameau les canonniers. La reconstitution de la ménagerie a été assumée par l’Office du Tourisme de Nivelles.

TÂRTE AL DJOTE : connue depuis bien longtemps, elle est citée à Nivelles pour la première fois en 1218. Les chanoinesses de Sainte-Gertrude en réglementèrent la recette.

Depuis 1981, “la Confrérîye dèl Târte al Djote” a remis à l’honneur une tradition. Elle donne aubade aux seniors de la maison de retraite. C'est la fête du “katamayî”. Celle-ci était organisée, le 4 mai 1046, par les abbesses pour commémorer la consécration de la collégiale romane. Elles offraient aux pensionnaires de l’Hospice tartes, rafraîchissements, chansons et danses.

La tarte est composée de fromage, bettes, œufs, persils, oignons verts et de beurre.

Târte al Djote © Ooh ! Collective
Târte al Djote © Ooh ! Collective

LES SAINTES GERTRUDE

BIENHEUREUSE GERTRUDE, abbesse d'Altenberg en Allemagne (1297) : « Gertrude reçut toute son éducation à Altenberg et devint la troisième prieure du monastère à l’âge de 24 ans. Usant de son héritage, elle bâtit l’église abbatiale dans le style gothique comme à Marburg. Elle fit également construire un hôpital et un hospice pour les pauvres... Elle avait le don de réconcilier les gens pour lesquels elle implorait la grâce divine dans la pénitence et la mortification... » (1)

SAINTE GERTRUDE DE CAMBRAI (vers 560- 649) : « Elle était de la famille des rois mérovingiens, l'un de ses fils fut "maire du palais". Devenue veuve, et conseillée par l'évêque saint Amand, elle se retira dans la solitude non loin de Cambrai. Elle y bâtit un oratoire et un prieuré. » (1)

SAINTE GERTRUDE DE HELFTA, vierge moniale (1256-1301) : « A cinq ans, la petite Gertrude qui va devenir Gertrude la Grande est confiée pour son éducation au monastère bénédictin de Helfta en Saxe. Elle y trouve une atmosphère de vie spirituelle et intellectuelle intense. [...] À partir de 1291, elle commence à être favorisée de visions qu'elle consignera dans cinq livres. Son expérience mystique s'appuie sur les mystères de la liturgie et reste totalement dépourvue de dolorisme. » (1)

SAINTE GERTRUDE DE REMIREMONT, 4e abbesse du Saint-Mont († 672) : « Petite-fille de saint Romaric, elle fut élevée au monastère de Saint-Mont, près de Remiremont dans les Vosges. Elle y prit le voile et succéda à sa tante sainte Claire comme abbesse, vers 654. Le pape Léon IX autorisa son culte en 1051. » (1)

BIENHEUREUSE GERTRUDE VAN OOSTEN, béguine près de Delft en Hollande († 1358) : « D'origine paysanne, elle fut d'abord domestique. Fiancée, elle vit une rivale la supplanter. Délaissée, elle sut pardonner. C'est alors qu'elle devint béguine près de Delft en Hollande. Le Jeudi Saint 1340, elle fut marquée des stigmates du Christ, aux mains, aux pieds et au côté. Elle en demeura si faible que, durant les 18 dernières années de sa vie, elle ne pouvait se déplacer que difficilement. » (1)

SAINTE GERTUDE, fondatrice des Sœurs Sacramentines de Bergame (1847-1903) : « Née en 1847, Catherine Comensoli prit le nom de religion de Gertrude et fonda une Congrégation de religieuses pour l’adoration du Saint-Sacrement et l’éducation de la jeunesse à Bergame en Lombardie. Elle fut béatifiée le 1er octobre 1989 par Jean-Paul II et canonisée par Benoît XVI le 26 avril 2009. » (1)

  1. Sainte Gertrude de Nivelles [en ligne]. Nominis.
    Disponible sur: <http://nominis.cef.fr/contenus/saint/629/Sainte-Gertrude-de-Nivelles.html> (consulté le 27/12/2012)

Sources

DETOURNAY Jean : Aspects du folklore nivellois.

1984- Imprimerie RICHEL.

WILLAME Georges :Essai de Bibliographie Nivelloise, Annales de la Sociétè d’Archéologie de Nivelles, Tome X, 1911.

DELATTRE-DRUET : Nivelles 1911-1967, Histoire-Archéologie et Beaux-Arts – Folklore –Tourisme – Littérature , Essai de bibliographie

Annales de la Société d’Archéologie, d’Histoire & de Folklore de Nivelles et du Brabant Wallon, XXI, 1971.

OSTERRIETH Martine : Le Patrimoine de Nivelles

Carnet du Patrimoine n°74, Institut du Patrimoine Wallon, 2010.

COPPENS Joseph : NIVELLES-Folklore, Souvenirs et Traditions – Rif tout dju, Numro spécial hors série, suppl. au n°324 – avril 1990.

VERLINGEN Charles (Universitad de Gante)

Les propriétés foncières des marchands ibériques d’Anvers au XVe siècle - La Ciudad Hispanica…, Editorial de la Universitad Complutense. Madrid, 1985

BRUTSAERT, Emmanuel (dir.). Histoire et Patrimoine des Communes de Belgique. Provinces du Brabant wallon. Bruxelles : Editions Racine, 2008, 86p.

COURAU, Thierry-Marie, DE LA HOUGUE, Henri. Rites : Fêtes et célébrations de l’humanité. Paris : Bayard éditions, 2012.

Fiche El Confrérîye dèl Târte al Djote éditée par la Fédération du Tourisme de la Province du Brabant wallon. Charles Anciaux – Camille Lemonier

Bibliothèque publique centrale du Brabant wallon: http://www.escapages.cfwb.be

Ville de Nivelles [en ligne].
Disponible sur : <http://www.nivelles.be/> (consulté le 11/01/2013)

Office du tourisme de Nivelles [en ligne].
Disponible sur : <http://www.tourisme-nivelles.be/> (consulté le 11/01/2013)

Informations touristiques sur Nivelles et environs - Maison du Tourisme du Roman Païs [en ligne].
Disponible sur : http://www.tourisme-roman-pais.be

Informations touristiques sur la Province du Brabant wallon [en ligne].
Disponible sur : http://www.brabantwallon.be

Office de Promotion du Tourisme de Wallonie et de Bruxelles [en ligne].
Disponible sur : <http://www.opt.be/> (consulté le 11/01/2013)

Sainte Gertrude de Nivelles [en ligne]. Nominis.
Disponible sur: <
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/629/Sainte-Gertrude-de-Nivelles.html> (consulté le 27/12/2012)

Le mariage juif dans sa pratique [en ligne].
Disponible sur le site <http://www.modia.org/etapes-vie/couple/pratiquemariage.html#traduction> (consulté le 27/12/2012)

Confrérîye dèl Târte al Djote [en ligne].
Disponible sur: <
http://www.djote.be/> (consulté le 11/01/2013)

Fiche El Confrérîye dèl Târte al Djote éditée par la Fédération du Tourisme de la Province du

Brabant wallon – Site de la Province du Brabant wallon : http://www.brabantwallon.be (consulté le 11/01/2013)

Liens utiles

Site de la Province du Brabant wallon : http://www.brabantwallon.be/

Site du Tour sainte Gertrude : http://www.toursaintegertrude.be/

Site de l’Office de tourisme de Nivelles : www.tourisme-nivelles.be/