Patrimoine vivant Wallonie-Bruxelles


Les Guildes des arbalétriers et des archers de BruxellesLes Guildes des arbalétriers et des archers de Bruxelles

C'est quoi ?

« Vrient, allene en ben ic niet Ami, je ne suis pas seul
Ontdoet u oghen ende siet, Ouvre tes yeux et regarde
Mi es goes gheselscap bi J’ai bonne compagnie avec moi
Waer ic allene, soo wee mi! Malheur à moi si j’étais seul » 

Baudewyn Van Der Lore, poète gantois du XIVe siècle.

« C’est un dépassement de soi, un combat sur soi-même »

Xavier Bernaerts, oct. 2013, arbalétrier de père en fils

« Je jure de me comporter en fidèle et loyal archer »

Extrait du serment des archers (1)

« Et nous irons ensemble,

Au Royaume des Anges

Chanter l’hymne éternel

aux divines louanges »

Extrait de l’Hymne du Serment,
Ancien Grand Serment Royal et Noble des Arbalétriers de Notre-Dame au Sablon (2)

« … et s’il survint un incendie dans la ville, aussitôt que je le découvrirai, l’entendrai ou en serai alerté, je me rendrai devant l’hôtel de ville, bien équipé de mon matériel à cela destiné, avec mes compagnons et ne quitterai avant que l’amman, bourgmestre, échevins et conseillers, ou ceux qui en ont le pouvoir, m’aient donné l’autorisation de rentrer à domicile* »

Protecteurs de la ville de Bruxelles dès le XIVe siècle, les Guildes des arbalétriers et des archers perpétuent aujourd’hui encore l’art du tir à l’arbalète ou tir à l’arc, mais aussi les valeurs attachées à leurs racines : la transmission, la loyauté, la protection envers les plus démunis.

Ils continuent la pratique traditionnelle de leur art à travers différentes disciplines telles que le tir à 6, 10 et 20 mètres au but, ainsi qu'à la grande perche de 36 mètres ou la perche balboog de 20 mètres. Un «  Tir au Roy » est organisé à chaque discipline.

Corporations à caractère civil et religieux, elles transmettent leurs connaissances dans le respect des traditions de compagnonnage des anciennes guildes de Bruxelles, et perpétuent la tradition en participant à l’Ommegang.

* Extrait d’une formule de serment commune aux cinq guildes au XVIIe siècle.

LES TROIS GUILDES: ARBALÉTRIERS, ARCHERS

L’Ancien Grand Serment Royal et Noble des Arbalétriers de Notre-Dame au Sablon


Ancien Grand Serment Royal et Noble des Arbalétriers de Notre-Dame au Sablon © Ooh ! Collective

« En temps de paix, les arbalétriers de la Grande Gilde exerçaient un rôle de police à l’intérieur de l’enceinte de la cité. Ainsi, ils étaient appelés à ce service lors des incendies nombreux à l’époque, la plupart des bâtiments étant recouverts de toit de chaume. En fait, ils protégeaient les pompiers volontaires, souvent des moines, de la curiosité de la foule et prévenaient les pillages. [...]

Une activité moins connue par le grand public est celle du rôle social qu’exerçaient les arbalétriers de la Grande Gilde auprès des plus faibles et plus démunis de la société de l’époque. Cet esprit est toujours d’actualité dans le Serment.

La date de fondation de la Gilde et la remise de privilèges à celle que l’on dénommait « de Groote Gulde » remonteraient, selon les historiens, à l’année 1213, et ce, à la suite de faits d’armes accomplis pour le duc de Brabant Henri Ier. [...]

Le double caractère de corporation civile et religieuse, étroitement lié au Moyen-âge, obligeait le Grand Serment de l’arbalète à disposer d’un lieu de culte qui se devait d’être à la hauteur de son renom et de son importance dans la cité. En 1304, la Grande Gilde aura l’occasion de construire une chapelle en l’honneur de la Vierge, au lieu-dit « le Sablon ».

En 1348, fut transportée en grande pompe dans l’église encore en construction de Notre-Dame au Sablon, une statuette de la Vierge vénérée depuis longtemps dans la cathédrale d’Anvers [...] Béatrice Soetkens, une vieille femme très pieuse qui la vénérait très fort eut une apparition. La Vierge lui ordonnait de porter la statuette à Bruxelles au lieu-dit « le Sablon », afin de remercier les arbalétriers de la Grande Gilde, bâtisseurs d’une chapelle élevée en son honneur. [Ce qu’elle fit]. Il fut décidé de commémorer annuellement l’arrivée à Bruxelles de la statue Notre-Dame à la branche par une grande procession religieuse appelée Ommegang. »

« À l’heure actuelle, les membres admis en qualité de nouveau compagnon arbalétrier, prononcent toujours la formule ancienne de prestation de serment de 1213 :

« Je jure fidélité au Duc de Brabant  et au conseil de sa bonne Ville de Bruxelles,
aide et obéissance au régiment de ma Gilde et de respecter les statuts et règlements de l’Ancien Grand Serment de l’Arbalète. Ainsi m’aident Dieu et Notre-Dame au Sablon ».
(3)

Le Grand Serment Royal et de Saint-Georges des Arbalétriers de Bruxelles


Le Grand Serment Royal et de Saint-Georges des Arbalétriers de Bruxelles © Ooh ! Collective

« Aujourd'hui, la Gilde au double prédicat, a repris les traditions du Grand Serment des Arbalétriers de Bruxelles, reconnu officiellement par la charte du 4 mai 1381, édictée par les ducs de Brabant, Wenceslas et Jeanne, et du Serment de Saint-Georges, établi dans ses droits en 1388 par la duchesse Jeanne de Brabant.

Le 2 avril 1304, l'hôpital Saint-Jean céda aux Arbalétriers de Bruxelles, une partie du nouveau cimetière pour y édifier un oratoire dédié à la Sainte-Vierge. Ils y firent bâtir ensuite l'actuelle église Notre-Dame des Victoires. Chaque année avait lieu le Tir au Roy. Chaque arbalétrier recevait un méreau ou jeton de l'année, et celui qui abattait l'oiseau ou papegay était proclamé Roy du Serment. [...]

Alors qu’ils sont déclarés dissous, comme tous les autres Serments et Gildes, en vertu de la proclamation du 9 Vendémiaire an IV (1er octobre 1795), le Grand Serment de Saint-Georges est reconstitué, par ses anciens membres à la faveur de l'instauration de l'Indépendance et de la Monarchie (1830-1831).

Le 11 juillet 1927, S. M. le Roi Albert 1er confirme la filiation de l'actuelle société avec ses prédécesseurs, suite à la circulaire du 10 décembre 1866 éditée par la Jeune Union qui annonça le changement de nom du Serment en Grand Serment Royal de l'Arbalète au But de Bruxelles. [...] Tenant à reconstituer l'Ommegang, le Grand Serment Royal et de Saint-Georges des Arbalétriers de Bruxelles fut à la base de la création d'une société de l'Ommegang en 1928. La résurrection de cette procession, devenue sortie historique, eut lieu en 1930, à l'occasion de la célébration du 550e anniversaire de la guilde.

Encore aujourd'hui, a lieu, chaque année, le samedi qui suit l'Ascension, la grand-messe solennelle de la Gilde en présence du Représentant de S. M. le Roi, Haut Protecteur du Grand Serment Royal et de Saint-Georges. Au cours de la cérémonie religieuse, en l'église Notre-Dame du Sablon, église des arbalétriers, les Roys de Tirs sont intronisés et les nouveaux Compagnons de la Gilde prêtent le serment de fidélité au Roi, à la Gilde, à Saint-Georges et à la Ville de Bruxelles. » (4)

 Le Grand Serment Royal des Archers de Saint-Sébastien


Le Grand Serment Royal des Archers de Saint-Sébastien © Ooh ! Collective

On a coutume de faire remonter ses origines à l'an 1381.

« Le 14 août 1833, à la faveur de la reconnaissance du droit d'association, supprimé par le régime français issu de la Révolution et le régime hollandais ; un groupe d'archers [...] forma la " Société des Archers au Berceau, de Guillaume Tell ". Consciente d'avoir ainsi relevé le drapeau du tir à l'arc au berceau, adopté ses guidons et ses armoiries, remis en honneur ses statuts et rétabli son usage, forte des liens qui la rattachaient aux serments des archers de l'ancien régime, la Société des Archers au berceau, de Guillaume Tell, sur requête adressée aux autorités de la ville de Bruxelles, obtint en 1849, des lettres de filiation qui l'apparentent à l'ancien Serment des Archers de Saint-Sébastien. D'où sa dénomination récente de Grand Serment Royal des Archers de Saint-Sébastien.

L'octroi du titre de " Société Royale " est le fait de S.M. le Roi Léopold Ier. » (5)

Encore de nos jours, celui qui désire être du Grand Serment jure en ces termes :

« Je jure en ce local, respect au Président et au Comité. Je jure soumission à la Constitution. Je jure de me comporter en fidèle et loyal archer ». Puis le nouvel archer vide une coupe en vermeil, qu’on peut admirer dans le trésor et remplie de champagne pour la circonstance, en disant : « Je bois à la santé de notre impérissable Grand Serment. » (6)

  1. MOUSENNE Maurice, Le Grand Serment Royal des Archers de Saint Sébastien. Edition Oscar KESSELS-DE MAEYER, 1956, page 8.

  2. Livret : Ancien Grand Serment Royal et Noble des Arbalétriers de Notre-Dame au Sablon. Messe des Roys et du 800e Anniversaire. 9 Mai 2013.

  3. Extrait du site officiel de l’Ancien Grand Serment Royal et Noble des Arbalétriers de Notre-Dame au Sablon. [en ligne] Disponible sur : http://www.arbaletrierssablon.be/html/histoire.HTM < (consulté le 18/11/2013)

  4. Extrait du site  du Grand Serment Royal et de Saint Georges des Arbalétriers de Bruxelles. .[en ligne] Disponible sur : http://www.arbaletriers-saintgeorges.be/fr/serment/serment.html < (consulté le 18/11/2013)

  5. Extrait du site du Grand Serment Royal des Archers de Saint Sébastien.[en ligne] Disponible sur :

http://www.gsrb.be/index.php?option=com_content&view=article&id=54:histoire-du-grand-serment&catid=39:histoire&Itemid=6 < (consulté le 18/11/2013)

  1. Extrait de Le Grand Serment Royal des Archers de Saint Sébastien, étude folklorique de Maurice Mousenne. Edition Oscar KESSELS-DE MAEYER,1956, page 8.

Ça se passe où ?

Bruxelles, capitale de la Belgique et chef-lieu de la région Bruxelles-Capitale, sur la Senne.

Grand’Place de Bruxelles- Maison des archers© Ooh ! Collective
Grand’Place de Bruxelles- Maison des archers© Ooh ! Collective

Une fois par an, l'Ommegang parcourt la Grand’Place de Bruxelles. « Mondialement renommée pour sa richesse ornementale et esthétique, elle est bordée par les maisons des corporations, l'Hôtel de Ville et la Maison du Roi. En août 1695, pendant la Guerre de la Ligue d'Augsbourg, la plupart des maisons qui bordent la Grand-Place, dont certaines sont encore construites en bois, sont détruites lors du bombardement de la ville par les troupes françaises commandées par le maréchal de Villeroy. Seules la façade et la tour de l'Hôtel de Ville, qui servait de cible aux artilleurs, et quelques murs en pierre ont résisté aux boulets incendiaires. Les maisons entourant la place furent rapidement reconstruites, en pierre cette fois, par les différentes corporations. » (1)

Notre-Dame au Sablon : église située entre les places du Petit et du Grand Sablon, le long de la rue de la Régence, à Bruxelles. « Le 2 avril 1304, l'hôpital Saint-Jean céda aux Arbalétriers de Bruxelles, une partie du nouveau cimetière, situé à l'endroit dit "le Sablon", pour y édifier un oratoire dédié à la Sainte Vierge. Ensuite ils y firent bâtir l'actuelle église "Notre-Dame du Sablon". Celle-ci demeure l'église des Serments, d'où démarre l’Ommegang. » (2)

Notre-Dame au Sablon © Ooh ! Collective
Notre-Dame au Sablon © Ooh ! Collective

La Maison des Archers ou « La Louve », « De Wolf » : située sur la Grand-Place, elle fut achetée par la Guilde des Archers. Construite en bois, elle fut maintes fois brûlée pour être reconstruite en pierre en 1690. Endommagée par des bombardements, elle retrouva son état d’origine deux siècles plus tard. Au sommet du toit, la statue d'un Phénix renaissant de ses cendres symbolise l'immortalité. Au-dessus de la porte, on peut apercevoir la louve allaitant Romulus et Rémus, rappelant la naissance de Rome.

  1. Extrait du site officiel de la Ville de Bruxelles. [en ligne]. Disponible sur : http://www.bruxelles.be/artdet.cfm/5757 < (consulté le 18/11/2013)

  2. Extrait du site officiel du Grand Serment Royal et de Saint Georges des Arbalétriers de Bruxelles. [en ligne]. Disponible sur : de http://www.arbaletriers-saintgeorges.be/fr/serment/histoire.html < (consulté le 18/11/2013)

C'est quand ?

Chaque semaine et au moment de l’Ommegang célébré le premier jeudi du mois de juillet et le mardi qui le précède.

Un brin d’évasion

Le Sinjska Alka, un tournoi de chevalerie à Sinj (Croatie), avec une autre cible…

« Le Sinjska Alka est un tournoi de chevalerie qui se déroule tous les ans depuis le XVIIIe siècle dans la ville de Sinj dans la région de Cetinska krajina. La joute consiste pour les chevaliers à lancer leur cheval au galop dans l’une des rues principales de la ville en visant de leur lance un anneau de fer suspendu à une corde. Le nom du tournoi vient de l’alka ou anneau, un mot dont les origines turques reflètent la coexistence historique et les échanges culturels entre les deux civilisations. Les règles du tournoi, codifiées dans un règlement datant de 1833, prônent des valeurs éthiques et le fair play ; elles insistent sur l’importance de la participation à la vie de la communauté. Les participants doivent appartenir à des familles de Sinj et de la région de Cetinska krajina. L’ensemble de la communauté participe à la fabrication, la conservation, la restauration et la reconstitution des armes, des vêtements et des accessoires, afin de soutenir la perpétuation de la tradition. Des pratiques religieuses locales, des rassemblements sociaux, des visites familiales et des festivités dans l’intimité du foyer et à l’extérieur sont intimement liés au tournoi. Le Sinjska Alka est l’unique exemple qui perdure des anciennes joutes médiévales entre chevaliers qui ont eu lieu régulièrement dans les villes côtières croates jusqu’au XIXe siècle. Il est devenu une référence de l’histoire locale et un moyen de transmettre la mémoire collective d’une génération à l’autre. »

Le Sinjska Alka, un tournoi de chevalerie à Sinj [en ligne]. UNESCO. Disponible sur :

< http://www.unesco.org/culture/ich/index.php?lg=fr&pg=00011&RL=00357 >(consulté le 18/11/2013)

Un brin d'histoire

Extrait de règlement de la Grande Guilde

Non daté, il se compose de dispositions diverses qui furent réunies lorsque la Ville assigna vers 1412 une allocation fixe à ses 60 arbalétriers.

§§ 1. « En l’honneur de Marie, mère de Dieu du Ciel, en l’honneur de Notre-Dame du Sablon, au nom de notre gracieux Seigneur le duc de Brabant, et la bonne ville de Bruxelles, l’ordonnance suivante a été arrêtée par les compagnons de l’arbalète de la Grande Gilde de Bruxelles, pour qu’elle soit observée entre eux. »

§§ 3. Van opweert te latene – (De l’autorité)

« En sortant de table, les doyens et les jurés dressaient une liste de douze personnes ; ils convoquaient ensuite dix ou douze membres de la Gilde qui, à leur tour, choisissaient parmi ces candidats deux nouveaux doyens et quatre nouveaux jurés. On prenait toujours le premier doyen ou chef doyen, parmi les bonnes gens ou bourgeois notables de la ville ; le second doyen et deux autres jurés parmi les compagnons du chaperon. Ce choix terminé, on le présentait à l’approbation de la guilde entière. Enfin, on élisait de nouveaux maîtres d’église ou maîtres de la fabrique : quatre pour le Sablon et un pour la chapelle de Saint-Laurent ; les premiers pris également par moitié, le second choisi tour à tour dans les soixante tireurs et dans les confrères du chaperon. Les maîtres d’église de Saint-Laurent restaient en fonctions pendant deux années consécutives. Immédiatement après l’élection de ces dignitaires, on recevait leurs serments. »

§§ 6. Van twiste of discort deenjeghen dandere te hebbene – (Des discordes entre compagnons)

« Les arbalétriers qui se conformaient à la lettre et à l’esprit de leurs statuts, se chérissaient en frères. S’élevait-il entre eux quelque différend ou quelque dispute, les dignitaires de la Gilde étaient seuls compétents pour en connaître et pour en décider. S’adressait-on, dans un cas pareil, à une autre juridiction, montrait-on de la partialité pour l’une ou l’autre des parties, on était condamné à faire un voyage à Paris. »

§§ 7. Van lieghen te heetne - (Du Mensonge)

On ne pouvait ni s’insulter ni se qualifier mutuellement de menteur.

§§ 8. Van spelene in de Hondsgracht oft op der gulden camer – (Des jeux au Hondsgracht ou à la chambre de la Gilde)

« Toute espèce de jeu était interdite, sauf le tir à l’arbalète, si la réunion avait lieu au jardin d’exercice, et sauf le boire et le manger, quand on s’assemblait à la Chambre du Serment ; les contrevenants encouraient une amende d’un demi-florin de Hollande. »

§§ 12.Van vergaderene op de boele – (Des réunions ou cérémonies de la gilde)

« Il régnait, au moyen âge, dans presque toutes les corporations, un usage très propre à entretenir un esprit vraiment fraternel. Les membres prenaient part à leurs joies et à leurs douleurs réciproques. Cette louable coutume se pratiquait aussi chez les arbalétriers. Un confrère se mariait-il, mourrait-il ou perdait-il un enfant, on en donnait avis aux doyens, aux jurés ou au valet de la compagnie, qui devaient convoquer les confrères, sous peine, en cas de négligence, d’une amende de quarante schellings. La rétribution que percevait en ces occasions le valet se montait à quatre plaques. Sous peine d’une amende de trois livres, les membres étaient tenus d’assister à la cérémonie, comme à toutes les convocations faites par le roy, les doyens ou les jurés, et ils devaient comparaître avec le signe (teekene) de la Gilde. De son côté, le membre qui se mariait payait à la société un Albert d’or, et celui qui perdait un de ses enfants payait un demi-florin. À la mort d’un tireur, son uniforme et son meilleur arc devenaient la propriété de l’église du Sablon. Si le défunt était un seigneur, un damoisel ou un confrère du chaperon, il ne donnait que son plus nouveau chaperon d’uniforme et son meilleur arc ; à défaut d’arc, il payait deux peeters. »

§§ 14. Hoe men de gulde versueken sat ende den eet, die si doen moeten aisi in de guilde comen – (Admission et exclusion de la Gilde)

« L’appartenance à la bourgeoisie était une condition rigoureusement exigée de celui qui se présentait pour être reçu dans la gilde. Il devait, en outre, se rendre trois fois aux réunions désignées sous le nom de huedeken. À la troisième fois, si personne ne lui trouvait rien à lui reprocher, les doyens et jurés l’inscrivaient sur la liste des membres de la confrérie. Il payait, pour droit d’entrée, deux moutons, et, en outre, une gelte de vin pour les doyens et les jurés, une demi-gelte pour leur clerc, un walpoyt pour leur valet ou serviteur.

Il prêtait ensuite un serment ainsi conçu : « Je jure d’avancer et d’accroître, de tous les moyens qui seront en mon pouvoir, la construction de l’église de Notre-Dame au Sablon, de ne plus fréquenter d’autre société d’arbalétriers que la gilde, de ne porter aucun autre signe que le sien. Pour le cas où j’aurai connaissance de quelque complot qui pourrait être funeste au duc de Brabant, à ses héritiers, à son pays, à ses forteresses ou à ses villes, et particulièrement à la bonne ville de Bruxelles, je m’engage à en informer le roi, le doyen et les jurés du serment, auxquels je promets obéissance. »

Se faire recevoir parmi les arbalétriers sans être bourgeois ou commettre une action déshonorante, constituait deux délits entraînant également l’exclusion immédiate de la Gilde. »

§§ 16. Wat gulden maer te Brussel syn en moghen – (Devoirs et obligations des gildes bruxelloises)

Le chef-homme (hoofdman) du Petit Serment ou de Saint-Georges, ainsi que celui du Serment des archers sont désignés annuellement par le Grand Serment. »

§§ 21. Van t’snachs te cloppene – (De frapper la nuit)

« Celui qui se permettait d’aller frapper, la nuit, à la porte d’un confrère, faisait un voyage à Tournai. »

Extraits de l’ouvrage de François SAMIN - De la Groote Gulde à l’Ancien Grand Serment Royal et Noble des Arbalétriers de Notre-Dame au Sablon. Imprimerie Vandersande, 2007, pages 166 à 174.

Un brin de poésie

Hymne du Serment "Sous forme de partition" © Ancien Grand Serment Royal et Noble des Arbalétriers de Notre-Dame au Sablon 
Hymne du Serment "Sous forme de partition" © Ancien Grand Serment Royal et Noble des Arbalétriers de Notre-Dame au Sablon 

Petit abécédaire

ARBALÉTRIER : compagnon utilisant une arbalète.

Tir (horizontal) à l'arbalète au but à 20 mètres© Ooh ! Collective
Tir (horizontal) à l'arbalète au but à 20 mètres© Ooh ! Collective

ARCHER : compagnon utilisant un arc.

BARQUE D’ISIS : dans l’église du Sablon, on peut apercevoir une barque à la Vierge. Elle est liée à la légende qui veut que l’Anversoise Béatrice après avoir entendu des voix enleva la statue de la Madonne de l’église d’Anvers pour l’apporter au Sablon en 1348 à bord d’une barque, par la Senne, avec l’aide de son mari, un batelier. L’édifice ayant pour vocation première d’être une chapelle de cimetière (fin du XIIIe siècle), cette légende provient probablement de la transposition du mythe égyptien d’Isis et de sa barque solaire qui emportait les défunts pour leur dernier voyage. (1)

GUILDE ou GILDE : « Le terme « Gilde » ou « Guilde », trouve son origine dans le moyen néerlandais issu du latin médiéval : Gilda, signifiant troupe et par extension corporation.

Les Gildes armées étaient constituées dans les premiers temps en une réunion de Compagnons armés pour la défense de la communauté, dont les membres versaient un écot destiné aux frais d’un banquet annuel, tradition séculaire des grandes gildes.

À leur tâche militaire s’ajoutait un devoir religieux doublant étroitement leur devoir civique. Certaines gildes recevront le  titre de « Serment », octroyé parce que certains de ses compagnons, tireurs gagés par les villes, étaient tenus de jurer fidélité et allégeance au prince et à l’administration du lieu.» (2)

NOTRE-DAME AU SABLON : joyaux du patrimoine religieux gothique bruxellois. « Il s’agit à l’origine d’une chapelle édifiée par la gilde, le serment des arbalétriers, en l’honneur de Notre-Dame, au XIVe siècle. L’arrivée dans le sanctuaire d’une Vierge miraculeuse, qui le transforme en centre important de pèlerinages, incite les arbalétriers à remplacer la chapelle par une église vaste et somptueuse. Sa construction s’étalera sur tout le XVe siècle. » (3)

OMMEGANG ou OMMEGANCK : vient du flamand omme « autour » et gaen, « aller ». Autrefois, la Chandeleur s’accompagnait d’une procession rituelle autour de l’église. La tradition de l’Ommeganck remonte à l’an 1348. (1) « La légende de la Vierge miraculeuse transportée d’Anvers à Bruxelles, l’accueil respectueux qui lui est réservé par le duc Jean III, son fils Henri, le magistrat, les métiers et les arbalétriers, et son transport en grande pompe à l’église du Sablon sont à l’origine de l’Ommegang qui s’amplifie au cours des siècles, entre autres par la représentation de la cour de Charles Quint précédée de celle de l’Ordre de la Toison d’Or, ce qui apporte au cortège une dimension historique plus développée. » (3)

ROSE D’HIVER : chez les arbalétriers, nom donné à la cible.

Rose d'hiver © Ooh ! Collective
Rose d'hiver © Ooh ! Collective

TIR DE L’INFANTE : « En 1615, invitée par la Gilde à assister au tir, l’Infante vint, accompagnée de son mari, l’Archiduc Albert. Ayant exprimé le désir de participer au tir, on l’aligna parmi les tireurs. Chose extraordinaire, la colombe blanche, retenue au haut du campanile de l’église par un ruban rose, fut libérée par le tir de la souveraine. Dès lors, dans la liesse générale, elle fut proclamée Roy de tir au Grand Serment de Notre-Dame au Sablon.

Des fêtes, données en son honneur et soulignant cet exploit, durèrent trois jours.

Quinze jours après le tir, les festivités furent poursuivies, toujours en son honneur, avec un éclat tout particulier lors de la sortie de l’Ommegang. [...] Le Grand Serment, en signe de déférence et de respect, vota une résolution supprimant tout nouveau tir de Roy du vivant de l’Infante. » (2)

  1. SAMIN François. De la Groote Gulde à l’Ancien Grand Serment Royal et Noble des Arbalétriers de Notre-Dame au Sablon. Imprimerie Vandersande, 2007, pages 108-109 et 119 à 121.

  2. Extrait du site officiel de l’Ancien Grand Serment Royal et Noble des Arbalétriers de Notre-Dame au Sablon. [en ligne] Disponible sur : http://www.arbaletrierssablon.be/html/histoire.HTM < (consulté le 18/11/2013)

  3. Extrait du site Unité Pastorale Bruxelles-Centre. [en ligne] Disponible sur : http://up.catho-bruxelles.be/bxlcentre/spip.php?rubrique2#article-46 < (consulté le 18/11/2013)

Sources 

SAMIN François. De la Groote Gulde à l’Ancien Grand Serment Royal et Noble des Arbalétriers de Notre-Dame au Sablon. Imprimerie Vandersande, 2007.

BERNAERTS, Luc. Chronologie du Grand Serment Royal et de Saint-Georges des Arbalétriers de Bruxelles, à partir de 1830. 2007, 2e édition.

MOUSENNE Maurice, Le Grand Serment Royal des Archers de Saint Sébastien. Edition Oscar KESSELS-DE MAEYER, 1956.

Livret : Ancien Grand Serment Royal et noble des Arbalétriers de Notre-Dame au Sablon. Messe des Roys et du 800e Anniversaire. 9 Mai 2013.

Site du Grand Serment Royal et de Saint Georges des Arbalétriers de Bruxelles. [En ligne]. Disponible sur : http://www.arbaletriers-saint-georges.be >(consulté le 18/11/2013)

Site de l’Ancien Grand Serment Royal et Noble des Arbalétriers de Notre-Dame au Sablon. [En ligne] Disponible sur : http://www.arbaletrierssablon.be > (consulté le 18/11/2013)

Site du Grand Serment Royal des Archers de Saint Sébastien. [En ligne] Disponible sur : http://www.gsrb.be/ > (consulté le 18/11/2013)

Site Unité Pastorale Bruxelles-Centre. Disponible sur : http://up.catho-bruxelles.be/bxlcentre/spip.php?rubrique2#article-46 < (consulté le 18/11/2013)

Site officiel de l’UNESCO disponible sur : http://www.unesco.org< (consulté le 18/11/2013)

Dictionnaire :

Le Larousse en ligne disponible sur : http://www.larousse.fr/ < (consulté le 18/11/2013)

Liens utiles

Site du Grand Serment Royal des Archers de Saint Sébastien: http://www.gsrb.be/

Site du Grand Serment Royal et de Saint Georges des Arbalétriers de: http://www.arbaletriers-saint-georges.be

Site de l’Ancien Grand Serment Royal et Noble des Arbalétriers de Notre-Dame au Sablon.: http://www.arbaletrierssablon.be

Site de la Commission Communautaire Française (COCOF) : www.cocof.irisnet.be