Patrimoine vivant Wallonie-Bruxelles


Le carnaval de BincheLe carnaval de Binche

C'est quoi ?

« Les groupes se croisent, les Gilles lancent leur ramon pour saluer
leurs connaissances. Aux quatre coins de la ville, les tambours résonnent,
les sabots frappent les pavés, les cloches tintent. »

Extrait de Un carnaval de Binche pas comme les autres. De S. Vander Meiren et M. Antoine

« Le carnaval de Binche est inscrit sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO depuis 2003. En Europe, il demeure, à l’heure actuelle, un patrimoine vivant exceptionnel, un événement populaire, humain et social hors du commun. Cette manifestation folklorique complexe, issue d’une longue tradition orale, constitue un véritable rite qui donne le sentiment aux participants d’être uniques.

Le carnaval de Binche atteint son apogée lors des Jours gras qui sont précédés de six semaines de préparatifs pré-carnavalesques. Ces derniers consistent en six sorties dominicales de trois types différents: les répétitions de batterie où, dans un premier temps, les sociétés (c’est-à-dire les groupes des futurs gilles du Mardi gras) auditionnent leur batterie dans leur local respectif, au sein d’un café du centre-ville ; les soumonces en batterie (du terme « semondre» : annoncer, en vieux français) où, dès 17 heures, les sociétés sortent au rythme des tambours et grosses caisses dans le cœur de la cité ; et, enfin, les soumonces en musique, où un orchestre de cuivres vient se joindre aux batteries. Lors de ces dernières, les participants portent en général le costume du Dimanche gras de l’année précédente (un costume de fantaisie).

Affiche du carnaval © Ville de Binche
Affiche du carnaval © Ville de Binche

Le Dimanche gras, les hommes sortent costumés non pas en Gilles mais avec un déguisement de fantaisie tenu secret. Dès la fin de la matinée, le Lundi gras, les violes (orgues de barbarie) et les fanfares des «jeunesses » occupent le pavé ! En effet, ce ne sont plus des sociétés de futurs gilles qui envahissent le centre-ville, comme la veille, mais bien les familles et les Binchois : c’est un jour de relâche festif dédié à l’enfance. Batailles de confettis et rondeau en sont les moments-clés. Quant à elle, la journée du Mardi gras commence beaucoup plus tôt, car c’est avant l’aube que les Gilles s’habillent dans l’intimité de leur famille : c’est le bourrage. Moment fort où l’émotion est intense. Dès 4 heures du matin débute le ramassage : de maison en maison, et en batterie, les Gilles se constituent en petits groupes pour former plus tard dans la matinée une société complète. Ils portent un ramon en main. Chaque société sera, à tour de rôle, reçue par les autorités communales qui remettront publiquement des médailles pour les plus longues participations (25, 40, 50, 60 années voire plus). Pour se rendre à l’hôtel de ville, les Gilles se masquent. Avant de pénétrer dans l’édifice communal, ils forment un rondeau, signe de leur fraternité.

Après un repas de midi pris en famille et entre amis, les sociétés se regroupent pour défiler en direction de la Grand’ Place : c’est le cortège aux oranges. Accompagnés d’une batterie et de cuivres (il existe 26 airs de Gille), ils offrent leurs oranges, munis d’un panier d’osier et souvent coiffés de leur majestueux chapeau. Un rondeau clôture cette nouvelle étape. En soirée, un nouveau cortège parcourt l’artère principale. Vers 21 h 30, lors du rondeau constitué de toutes les sociétés mélangées, un feu d’artifice est tiré du parc communal pour célébrer la fin de la journée et le début d’une nouvelle année carnavalesque ! Jusqu’au petit matin – mais avant le lever du jour –, les Gilles, portés par le rythme lancinant des tambours, vont de café en café ; espérant que cette nuit ne finisse jamais. Ce Mardi gras, comme tant d’autres, leur aura donné une raison de plus d’exister. » (1)

DELIEGE, Christel. In : Masques d’Europe, patrimoines vivants, Binche, Musée international du Carnaval et du Masque, 2012.

C’est uniquement le Mardi gras à Binche qu’on peut avoir le plaisir de voir les Gilles, car il leur est interdit de se déplacer à l’extérieur. Le costume, uniquement réservé aux hommes, a subi de multiples modifications et ses origines sont mystérieuses.

Petit déjeuner des Gilles chez le louageur © Ooh ! Collective
Petit déjeuner des Gilles chez le louageur © Ooh ! Collective

« Le costume de Gille est constitué d’une blouse et d’un pantalon en toile de lin ornés de 150 motifs (étoiles, lions et couronnes) en feutrine noire, jaune et rouge. Lors de l’habillage du Gille, la blouse est « bourrée » de paille à l’avant et ornée d’un grelot. À la taille, il porte une ceinture de laine rouge et jaune, montée sur de la toile, appelée « apertintaille » et composée de clochettes de cuivre. Une collerette (ou pèlerine), constituée de rubans plissés, de dentelles ou de franges dorées s’attache autour du cou par-dessus les bosses.

Sur la tête, une « barrette » (bonnet de coton blanc) et un mouchoir de cou (carré de coton plié, placé sous le cou et noué sur la tête pour maintenir la barrette) viennent recouvrir l’ensemble des cheveux. Lors du cortège du Mardi gras après-midi, le Gille porte un majestueux chapeau de plumes d’autruche. Le Gille ne possède pas le costume ni le chapeau. Il les loue chez le louageur, lequel est spécialisé dans la confection et la location du chapeau et du costume. Aux pieds, le Gille porte des sabots de bois.

Le Mardi gras matin, le Gille porte son célèbre masque pour se rendre à l’Hôtel de Ville. Il est fait de toile recouverte de cire, décoré de lunettes vertes, d’une moustache, d’une petite barbiche et de favoris. [...] Le mardi matin et lors des soumonces en batterie, le Gille tient dans sa main un ramon. Jadis simple balai, le ramon est formé d’un faisceau de baguettes de saule séchées, assemblées par des ligaments en rotin. C’est avec le ramon ou avec le panier (tenu le Mardi gras après-midi) que le Gille rythme la cadence. »

Le Gille [en ligne]. Carnaval de Binche. Disponible sur : <http://www.carnavaldebinche.be/le-gille.html> (consulté le 01/07/2013)

Ça se passe où ?

Binche

Binche est une petite agglomération de la province du Hainaut située dans la région du Centre, à 55 km au sud de Bruxelles. Elle abrite le Musée international du Carnaval et du Masque.

C'est quand ?

Le Carnaval de Binche a lieu, essentiellement les Dimanche gras, Lundi gras et Mardi gras.

Le programme

Dimanche gras

Dès 9 h : travestis, violes et tambours

Dès 15 h : départ du cortège carnavalesque.

Lundi gras

Dès 10h : sortie des jeunesses à la viole.

Dès 16h30 : rondeau de l’amitié

Dès 19h : feu d’artifice

Mardi gras

Dès l’aube : Gilles, Paysans, Pierrots et Arlequins animent la ville.

À partir de 8h30 : port du masque de cire et réception à l’Hôtel de Ville.

Dès 15h : cortège et rondeau sur la Grand-Place

Dès 21h30 : embrasement de la Grand-Place et feu d’artifice.

Pour connaitre les dates des prochains carnavals, vous pouvez consulter le site de la ville de Binche http://www.binche.be/ ou celui de l’office du tourisme de Binche : http://www.carnavaldebinche.be/

Un brin d’évasion

Le Carnaval d’Alost

Inscrit en 2010 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

Carnaval d’Alost © 2005 by Jan Ardans, DK
Carnaval d’Alost © 2005 by Jan Ardans, DK

« Le Carnaval d’Alost, qui se déroule chaque année pendant trois jours à compter du dimanche qui précède le carême chrétien, est l’aboutissement d’une année de préparation par les habitants de cette ville située en Flandre orientale, dans le nord de la Belgique. Placées sous le signe de l’exubérance et de la parodie, les festivités sont marquées par la proclamation symbolique du Prince du Carnaval comme maire de la ville d’Alost, lequel s’en voit remettre la clé au cours d’une cérémonie destinée à tourner en ridicule les hommes politiques de la ville ; une procession d’effigies de géants et de « Bayard », le cheval de la légende de Charlemagne ; une danse des balais sur la place du marché central pour chasser les fantômes de l’hiver ; une parade de jeunes gens travestis en femmes, avec des corsets, des landaus et des parapluies cassés ; et le rituel final pendant lequel l’effigie de Carnaval est brûlée en grande pompe – sous les cris des carnavaliers qui prétendent vouloir poursuivre la fête durant toute la nuit. Outre les participants officiels avec leurs chars dont la fabrication a été réalisée avec beaucoup de minutie, des groupes non officiels s’associent aux festivités en présentant, sur le mode de la dérision, leurs interprétations des événements locaux et internationaux de l’année écoulée. Ce rituel vieux de 600 ans, qui attire quelque 100 000 spectateurs, est l’expression d’un effort collectif de toutes les classes sociales, de même qu’un symbole de l’identité de la ville dans la région. En constante recréation par les nouvelles générations, l’atmosphère de rire collectif et d’humour légèrement subversif qui est caractéristique de ce carnaval séculaire est l’occasion de célébrer l’unité de la ville d’Alost »

Le carnaval d’Alost [en ligne]. UNESCO. Disponible sur : <http://www.unesco.org/culture/ich/index.php?lg=fr&pg=00011&RL=00402>(consulté le 01/07/2013)

Un brin d'histoire

Histoire du carnaval de Binche

Le Carnaval de Binche, de Lix, Le Monde Illustré 1877 © Mum
Le Carnaval de Binche, de Lix, Le Monde Illustré 1877 © Mum

« Ni le carnaval ni les Gilles n’ont acquis leurs lettres de noblesse en un jour. Ce n’est qu’à partir des années 1870 environ que le carnaval deviendra un évènement incontournable de la cité binchoise et que le Gille en sera le personnage focal. Bien entendu, l’un et l’autre préexistent.

Commençons par le Gille. Celui-ci n’est, au milieu du XIXe siècle, qu’un personnage parmi d’autres : Paysans, Pierrots de son, Marins, Mousquetaires, Zouaves, etc. Ceux-ci, constitués en sociétés dites « de fantaisie », perdurent encore quelques années ou décennies aux côtés de Gilles de plus en plus nombreux, mais tous disparaissent (pour parfois réapparaître, sous d’autres formes ; c’est le cas des Pierrots, des Paysans et des Arlequins, sociétés actuellement constituées d’élèves des écoles binchoises). « Les comparses obligés des Gilles sont des dominos de toute couleur, d’élégants pierrots et pierrettes. Ceux-ci sont pour ainsi dire chargés de la police de la ville. Aussi se tiennent ils massés à la gare à l’arrivée de chaque train ; et malheur au pauvre voyageur qui n’est ni masqué, ni déguisé, car il doit passer sous leurs fourches caudines. Et après que les vessies soufflées l’ont assourdi et aveuglé, et au moment où il croit pouvoir enfin respirer, il est inondé sous une pluie de son. Les pierrots n’épargnent personne, ni dame, ni enfant, ni gendarme ! Et c’est ainsi que par toute la ville on ne rencontre pas un homme qui ne soit masqué le Mardi gras. » (Léon Baudoux, Les voyageurs, non masqués, reçus à coups de vessie, Le Monde Illustré, 3 mars 1877)

Quant au Mardi gras, disons simplement qu’en 1847, il passait au second plan, alors que l’évènement commercial majeur de l’année, la foire aux Chevaux et Bestiaux, était organisé le même jour (le 16 février).

Dans les années qui suivent, l’ordre des priorités s’inverse et le carnaval du Mardi gras devient incontournable. C’est ainsi qu’un avis de 1894 autorise, pour une ultime année, l’organisation d’un carnaval dans le faubourg Saint-Paul « à cause du tort que semblables fêtes peuvent occasionner au carnaval du Mardi gras ».

Entre 1884 et 1911, des sociétés extérieures sont invitées à participer au carnaval. Il s’agit, dans un premier temps, de promouvoir le carnaval, d’en renforcer l’attractivité. En 1911, il semble néanmoins plus opportun aux Autorités communales de concentrer leurs ressources sur les seules sociétés binchoises. Déjà en 1908, « si de nombreuses sociétés étrangères, disait-on, venaient prendre part à notre carnaval, celui-ci perdrait sa physionomie, ça ne serait plus le carnaval de Binche. Ce sont les sociétés de la ville, et particulièrement les Paysans et surtout les Gilles qui donnent à la fête son caractère particulier et peut-on dire unique. » (Le Binchois, 8 mars 1908)

En 1913, les Gilles du Lundi perdent leurs subsides pour une raison similaire, ce qui va favoriser le Mardi gras. Le carnaval obtiendra dès lors très vite une reconnaissance à l’échelle nationale.

En 1920, toutes les manifestations carnavalesques belges sont interdites par circulaire ministérielle : « On doit à la mémoire des morts pour la Patrie, on doit aux familles qui les pleurent et portent encore le deuil, de ne pas se laisser aller à des manifestations d’une gaîté bruyante et déplacée. » Exception faite pour le carnaval de Binche « rétabli cette année [1920] avec la permission des autorités, en raison de la renommée universelle dont jouissent ces festivités. » (T’Avau Binche, 19 mai 1973) Le carnaval de 1920 a bien lieu, même si à peine 21 Gilles peuvent y prendre part, un échauffement en quelque sorte, le Mardi gras reprenant son faste d’avant-guerre dès l’année suivante.

BOTTELDOORN, Émilie, VANDERHAEGEN, Éliane. Le Gille sens dessus dessous. Binche : Musée international du Carnaval et du Masque, 2013, p.20-25

Histoire du Gille

Les Gilles © Ooh Collective
Les Gilles © Ooh Collective

« Si l’on retrace l’histoire du Gille, force est de constater que sa première mention, datée du 11 février 1795, est plutôt allusive ; il y est question de François Gaillard qui, en réaction à l’interdiction du port du masque, fait irruption lors d’une délibération de municipaux «démasqué et habillé en habit de masque qu’on dit icy habit de Gille. » (Lettre du 23 pluviôse de l’an 3, autrement dit le Dimanche gras 11 février 1795)

Les mentions du carnaval à Binche sont bien antérieures, mais rien n’indique si le Gille, ou quelque autre personnage masqué, y participe.

Les origines du Gille sont nébuleuses même s’il existe un consensus pour dire qu’il s’agit d’un personnage issu du monde rural – duquel il a conservé, notamment, le port du masque, du chapeau à plumes (un chapeau modeste orné de plumes d’espèces indigènes, au départ), le principe du don de nourriture, l’utilisation de paille et la danse.

Il a ensuite été modifié sous l’influence du théâtre populaire de tréteaux, au XVIIe ou XVIIIe siècle – le nom « Gille », la barrette, la collerette et les bosses en témoignent.

Une troisième phase peut être identifiée dans la genèse du costume, celle due à l’embourgeoisement de la cité, conséquence de la prospérité nouvelle engendrée par l’essor de la confection, entre 1850 et 1880 – elle est marquée par la modification du masque qui prend sa forme actuelle, par l’usage de plumes d’autruche (ou, dans les premières années, de plumes de marabout), par une magnificence des matériaux du costume (dentelles, rubans et bijoux) et par le choix des oranges au détriment des « fruits de pays » (pommes, noix, oignons, marrons, etc.). Dans le même temps, son attitude hiératique se dessine : la danse et la musique sont dorénavant strictement définies, le Gille dépense sans compter, garde une attitude digne, ne quitte plus sa ville pour des démonstrations extérieures, etc. Et parallèlement, il s’invente une légende lui conférant des origines aristocratiques.

L’activité de la ville de Binche étant liée à la confection textile, nombre d’habitants réalisent alors eux-mêmes leurs costumes. L’activité des louageurs – artisans qui confectionnent et louent les costumes – se développe petit à petit, souvent en marge d’un autre commerce ; c’est un coiffeur ou un cafetier qui, en période de carnaval, « arrondit ses fins de mois ». Après la Seconde Guerre mondiale, le recours aux louageurs se généralise et le costume est uniformisé. »

BOTTELDOORN, Émilie, VANDERHAEGEN, Éliane. Le Gille sens dessus. Binche : Musée international du Carnaval et du Masque, 2013, p.19


La légende du Gille


« La légende qui a remporté le plus grand succès est celle du Gille descendant des Incas, imaginée par le journaliste, Adolphe Delmée, au XIXe siècle. Ces Incas seraient apparus en costume lors des fêtes organisées par Marie de Hongrie en 1549 pour accueillir son frère, Charles Quint, et son neveu, Philippe II. Les Binchois appréciant leurs costumes colorés et exotiques auraient perpétué ce défilé dans la cité. Cette hypothèse farfelue a séduit et séduit encore les acteurs du Carnaval de Binche car elle leur confère un caractère historique assez flatteur. (Samuël Glotz, Le Carnaval de Binche). »

Histoire [en ligne]. Carnaval de Binche. Disponible sur : <http://www.carnavaldebinche.be/histoire.html> (consulté le 01/07/2013)

Rondeau © Ooh ! Collective
Rondeau © Ooh ! Collective

Un brin de poésie

À Samuël Glotz, fondateur et premier conservateur du Musée international du Carnaval et du Masque.

Persona

Qu’est-ce qu’un masque,
Samuël ?
Chez nous c’est
De la cire avec une étincelle.
Les traits figés d’un dieu
Impassible
Indifférent
Serein
Aux lèvres entrouvertes
Sur une parole tue.
Avec pourtant
L’éclair
Des yeux de l’homme.
Un dieu que les yeux de l’homme
Ressuscitent
Cent dieux mille dieux fiers
De leur exacte identité
Nourris de nos substances
D’homme.
Mille hommes
Ont pris l’habit d’un dieu.
Même leur mère
Ne les reconnaît plus.
Mais elle sait.
Enceinte elle portait
Un masque.
Samuël
Pour faire des miracles
Il faut prendre les traits de Dieu.
WART, Jean-Luc. Les Humeurs de la ville. Binche : Éditions Montée, 1982.
Sur l’air de : Quand m'grand-mère

Paroles populaires mises sur des airs de Gilles à Binche

1.   Quand 'm grand-mére
a mis 's roûje cote,
èle radodine (bis)
quand 'm grand-mére
a mis 's roûje cote,
èle radodine come ène viêye sote.

2.   Djè n' sé nîn ç' què dj' aî dins mès gambes
i faut qu' djè danse (bis),
djè n' sé nîn ç' què dj' aî dins mès gambes,
i faut qu' djè danse dusqu'au matin.
Si on n' vût nîn qu' djè danse,
maîs qu' on 'm alouye (bis)
maîs qu'on 'm alouye au pîd du lit.

Tchansons / Chansons - Paroles populaires sur des airs de gilles [en ligne]. Les Gilles, folklore belge wallon. Disponible sur : <http://les-gilles-folklore-belge-wallon.skynetblogs.be/archive/2013/02/15/3-2-tchansons-chansons-paroles-populaires-sur-des-airs-de-gi.html> (consulté le 01/07/2013)

Petit abécédaire

ARLEQUIN : un des personnages du Mardi gras binchois. Relativement récent (1966), il est inspiré de la Commedia dell’arte. (1)

BOURRER : remplir de paille la blouse du Gille. Le rôle du « bourreur » est généralement dévolu aux hommes ne faisant pas le carnaval, mais il n’est pas rare de voir les femmes « bourrer » leurs Gilles. (1)

CHAPEAU DE GILLE : constitué de plumes d’autruche et d’une « buse » de carton enveloppée d’une toile parsemée sur le devant de fleurs blanches, d’épis d’avoine, de blés dorés et d’étoiles. Il est porté lors du cortège du mardi après-midi (sauf s’il pleut, neige ou vente trop fort) jusqu’au crépuscule. Entre 240 et 290 petites plumes sont montées sur une armature métallique afin de ne plus constituer que 8 à 12 grandes plumes de 1m50 (blanches ou en partie colorées), qui retombent en panache. Son poids approximatif est de 3 kilos. Le Gille ne le possède pas en bien propre, mais peut le louer, avec son costume, chez le louageur. (1)

DOMINO : Robe traditionnelle de satin noir munie d’un capuchon, jadis portée par les Binchois non costumés lors des trois jours de carnaval. De nos jours, c’est la tenue distinctive des officiels et des commissaires. (1)

FEMME DE GILLE : dans l’ombre de son Gille, elle se dévoue au folklore et prend en charge l’éducation des enfants en leur transmettant l’amour des traditions. Elle leur apprend le rythme des danses, les comportements et le cérémonial liés à l’habillage. (1)

La société des Arlequins © Ooh ! Collective
La société des Arlequins © Ooh ! Collective

FIFRE : petite flûte traversière à 6 trous jouant « l’aubade matinale » le mardi matin à l’aube. (1)

GILLE : l’origine du nom des Gilles : « Il est un lointain cousin du Gille de la Commedia dell’arte et son nom serait donc issu de cette période lorsque des troupes de théâtre ambulant seraient venues dans la région au XVIe siècle. C’est de cette époque aussi que viennent les Pierrots et les Arlequins. Mais c’est le théâtre français qui a ajouté le personnage de “Gille” qui était un doublon de Pierrot : un peu naïf et en quelque sorte le « speaker » de la pièce. » (2)

LOUAGEUR : personne spécialisée dans la confection et la location du chapeau et du costume de Gille. Il faut savoir que le Gille ne possède pas son costume : il le loue. (1)

MASQUE DE GILLE : fait de toile recouverte de cire. Des lunettes vertes, des moustaches à la Napoléon III et une barbiche le décorent. Il est porté le mardi matin pour se rendre à l’Hôtel de Ville. Fabriqué par un artisan binchois, la ville et l’A.D.F (Association pour la dépense du Folklore) ont déposé le modèle auprès de l’Office Européen des Brevets et en a l’exclusivité. (1)

NUIT DE « TROUILLES DE NOUILLE » : appelée aussi nuit du lundi de la Sexagésime, elle se déroule le lundi avant les Jours gras. Vers 20h, des groupes de costumes simples et souvent négligés sortent repérer, dans un café ou dans une rue du centre-ville, une personne non déguisée et de préférence connue, afin de l’intriguer par des farces. (1)

ORANGES et PANIER : au cours de l’après-midi, chaque Gille offre aux spectateurs 30 à 40 kilos d’oranges qui symbolisent l’abondance. Il les porte dans un petit panier d’osier tressé. Un porteur qui prend en charge la réserve de fruits remplit régulièrement le panier d’oranges. Le soir, le panier vide remplace le ramon et sert à rythmer la danse. (1)

PAYSAN : un des personnages du Mardi gras binchois. Il est vêtu d’un sarrau bleu et coiffé d’un petit chapeau orné d’une petite plume d’autruche et de longs rubans blancs. (1)

PIERROT : un des personnages du Mardi gras. Il est inspiré de la Commedia dell’arte. (1)

PLUS OULTRE : Une fois le feu d’artifice terminé, les artificiers enflamment la devise de la ville « Plus Oultre ». C’est la devise de Charles Quint qui, en latin, signifie « toujours plus loin ». (1)

RAMASSAGE : le ramassage se déroule tôt le matin, le Dimanche gras et le Mardi gras. Les Gilles d’une même société vont aller de maison en maison chercher d’autres Gilles pour constituer le groupe. Le mardi, ce ramassage se fait au son du tambour et de la caisse et est caractérisé, depuis plusieurs années, par le son de l’aubade matinale interprétée à l’aide d’un fifre ou d’une clarinette. (1)

SOUMONCES : manifestations se déroulant les six dimanches précédant le carnaval. Elles sont de trois types : les « répétitions de batterie » où les sociétés auditionnent leur batterie dans leur local respectif ; les « soumonces en batterie » où les sociétés sortent au rythme des tambours et grosses caisses ; et les « soumonces en musique » où un orchestre de cuivres vient se joindre aux batteries. (1)

  1. Issu du Dossier de presse du Carnaval de Binche 2013. Rédaction Marie Lempereur. Éditeur responsable Laurent Devin.

  2. Histoire [en ligne]. Ville de Binche. Disponible sur : <http://www.binche.be/detentes-loisirs/carnaval-binche/histoire> (consulté le 01/07/2013)

Sources 

BOTTELDOORN, Émilie, VANDERHAEGEN, Éliane. Le Gille sens dessus dessous. Binche : Musée international du Carnaval et du Masque, 2013, p.19

DELIEGE, Christel. In : Masques d’Europe, patrimoines vivants, Binche, Musée international du Carnaval et du Masque, 2012.

LEMPEREUR, Marie (dir.), DE SCHAMPHELEER, Julie. Dossier de presse du Carnaval de Binche 2013. Binche : DEVIN, Laurent (ed.), 2013

VANDER MEIREN, Stéphanie, ANTOINE, Martine. Un carnaval de Binche pas comme les autres. Waterloo : Renaissance du Livre (Jeunesse), 2013.

RUELENS, Ch (dir.), Société des Bibliophiles Belges. Le Siège et les fêtes de Binche (1543–1549) [en ligne]. BNF. Disponible sur : < ftp://ftp.bnf.fr/647/N6470488_PDF_1_-1DM.pdf> (consulté le 01/07/2013)

GLOTZ, Samuel. Le Carnaval de Binche. Mons : Fédération du tourisme de la province du Hainaut, 1983

Carnaval de Binche [en ligne]. Office du tourisme de Binche. Disponible sur : <http://www.carnavaldebinche.be/>(consulté le 02/07/2013)

Binche.be [en ligne]. Commune de Binche. Disponible sur : <http://www.binche.be/> (consulté le 02/07/2013)

UNESCO [en ligne]. Disponible sur : <http://www.unesco.org> (consulté le 02/07/2013)

VIROUX, Johan. Les Gilles, folklore belge wallon [en ligne]. Disponible sur : <http://les-gilles-folklore-belge-wallon.skynetblogs.be> (consulté le 02/07/2013)

Dictionnaire :

[S.a]. Le Petit Robert des noms propres. Paris : Le Robert, 1994.

Dictionnaire Larousse [en ligne]. Disponible sur : <http://www.larousse.fr/> (consulté le 01/07/2013)

Liens utiles

Site officiel de la Province de Hainaut : http://www.hainaut.be

Site du Musée International du Carnaval et du Masque : http://www.museedumasque.be/

Site du Carnaval de Binche : http://www.carnavaldebinche.be/

A écouter :

Musique captée sur place